Growing (with) Muskeg: Oil Sands Reclamation and Healing in Northern Alberta
DOI :
https://doi.org/10.18357/anthropologica6312021278Mots-clés :
sables bitumineux de l’Athabasca, remise en état, tourbières, peuples autochtones, colonialisme de peuplement, modes de savoirRésumé
Les scientifiques travaillant pour les compagnies pétrolières dans la région de l’Athabasca mettent au point des méthodes pour la remise en état du muskeg (tourbière boréale) sur les terres perturbées par l’extraction des sables bitumineux. Le gouvernement de l’Alberta exige des entreprises qu’elles remettent en état les terres perturbées pour obtenir une capacité du paysage permettant de soutenir une utilisation finale des terres. Or, les membres des communautés autochtones définissent la remise en état non seulement comme la mise en oeuvre de fonctions écologiques mesurables, mais aussi comme la restauration des relations avec les territoires traditionnels. Des tensions surgissent car les préoccupations des autochtones sont souvent noyées dans des discours bureaucratiques qui privilégient la classification scientifique et la quantification de l’utilisation des terres dans les zones remises en état. Les différents rapports au muskeg dans les activités de remise en état sont en partie fonction de cette divergence de priorités entre, d’une part, des paysages mesurables et, d’autre part, des paysages relationnels et cultivables. Cet article retrace cette multiplicité, à partir de l’examen de la littérature gouvernementale et scientifique et d’un travail de terrain ethnographique mené auprès des communautés autochtones du nord de l’Alberta. Le muskeg est mobilisé comme outil analytique pour explorer les conceptions de la remise en état des terres. La mauvaise traduction de termes polysémiques tels que muskeg opère à un niveau ontologique, tandis que les rapports coloniaux et les déséquilibres de pouvoir entre langues et systèmes de savoirs concurrents imprègnent les activités de remise en état.
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