Bureaucratic Emotionalities: Managing Files, Forms, and Delays in the Canadian Spousal Reunification Process
DOI :
https://doi.org/10.18357/anthropologica6312021185Mots-clés :
bureaucratie, agentivité, immigration, émotions, couples binationaux, CanadaRésumé
Sur la base d’une étude ethnographique des relations intimes qu’entretiennent des femmes canadiennes avec des hommes racisés du Sud global, cet article examine l’expérience que font ces femmes du processus de regroupement des conjoints. Plus précisément, il explore la manière dont celles-ci composent émotionnellement et matériellement avec les procédures de regroupement des conjoints et les temporalités administratives ainsi que la façon dont leurs interactions avec la bureaucratie de l’immigration canadienne affectent leur subjectivité en tant que femmes et citoyennes. L’article explore trois modes incarnés de rapport aux procédures bureaucratiques – l’attente, le travail et la lutte –, chaque mode produisant une gamme d’émotions et de stratégies d’adaptation créatives. Je soutiens que l’amour est au coeur de l’expérience des procédures administratives en tant qu’outil idéologique et technologique utilisé à la fois par l’État pour réguler et discréditer les relations non désirables et par les candidats pour donner un sens à leur position (de vulnérabilité) et pour créer des récits significatifs dans le cadre des catégories imposées par l’État. Une forme d’agentivité défensive prend forme chez ces femmes, dont les énormes dossiers d’immigration remplis de « preuves » de l’authenticité de leur relation montrent qu’elles ont intégré les inquiétudes de la société quant aux intimités Nord-Sud et développé des stratégies pour légitimer leur union.
Téléchargements
Téléchargements
Publié-e
Comment citer
Numéro
Rubrique
Licence
Les auteurs qui collaborent avec Anthropologica consentent à publier leurs articles sous la licence Creative Commons Attribution – Utilisation non commerciale 4.0 – International. Cette licence permet à quiconque de partager l’œuvre (reproduire, distribuer et communiquer) et de l’adapter à des fins non commerciales pourvu que l’œuvre soit adéquatement attribuée à son auteur et qu’en cas de réutilisation ou de distribution, les termes de cette licence soient clairement énoncés.
Les auteurs conservent leurs droits d’auteur et accordent à la revue le droit de première publication.
Les auteurs peuvent également conclure des ententes contractuelles additionnelles et séparées pour la diffusion non exclusive de la version de l’œuvre publiée par la revue (par ex. : l’affichage dans un dépôt institutionnel ou la parution dans un livre) qui devra être accompagnée d’une mention reconnaissant sa publication initiale dans cette revue.